Une leçon de carrière importante dans une situation inattendue

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Keith Sones

22 mai 2017

D’accord, je dois mettre quelque chose au clair. J’aurai probablement l’air superficiel, sans scrupules ou immoral, mais ça ne change rien.

J’aime l’argent.

Maintenant, comprenez-moi bien. Je ne parle pas de rêver de nager dans des mers sans fin d’argent comme dans une bande dessinée de Scrooge McDuck (pour les moins de 30 ans, c’est l’oncle de Donald Duck). Et mon amour affirmé des dollars n’est pas ce qui contrôle ma vie, mettant de côté la famille et les randonnées en montagne à la poursuite incessante d’un plus gros compte en banque. En fait, je devrais probablement reformuler tout cela pour être plus en phase avec ce qu’aurait dit ma grand-mère écossaise. Ce que je veux dire, c’est que je n’aime pas gaspiller de l’argent.

Il y a quelques années, ma femme et moi avons décidé de faire des rénovations dans notre maison âgée de 25 ans. Nous n’avions rien de trop extravagant en tête : moderniser la cuisine, repeinturer un peu et ajouter une terrasse extérieure à l’arrière pour recouvrir le patio en béton ravagé par la pluie. Pour mieux vous situer, nous vivions à Squamish en Colombie-Britannique, à l’époque où il a ÉNORMÉMENT plu, et une grande partie du patio s’était effondrée. Le béton a livré une courageuse bataille contre les averses constantes, mais a finalement perdu. Cela m’a permis de comprendre comment l’eau avait creusé le Grand Canyon.

Nous avons choisi de commencer par la terrasse. Après avoir appelé quelques entrepreneurs locaux, nous avons choisi celui qui était spécialisé en menuiserie classique de la côte ouest. Nous nous sommes entendus sur un prix et, après quelques semaines, notre cour arrière était transformée. Kevin, l’entrepreneur, avait fait un très bon travail, alors nous avons cru que lui et son partenaire formeraient une bonne équipe pour effectuer certaines des rénovations que nous avions en tête.

Nous étions maintenant en octobre et la vie nous avait rattrapé. Le travail, les enfants à l’école, les responsabilités d’entraîneur la fin de semaine, le désir croissant d’hiberner au fur et à mesure que les jours se raccourcissaient et l’arrivée des moussons de Squamish nous ont fait oublier les rénovations. Cela nous semblait être beaucoup trop de travail, même si nous n’avions pas à les faire!

Lorsqu’est apparu février, le sujet de la cuisine a refait surface. Après quelques réflexions (et « débats » amicaux avec ma femme, qui s’avère être un peu plus intelligente que moi) concernant les électroménagers, les planchers et autres, il était temps d’appeler Kevin. Il est venu avec plaisir à la maison un soir pour discuter des plans.

Je dis « avec plaisir » parce que sa situation professionnelle avait changé de façon drastique depuis qu’il avait terminé notre terrasse. Son carnet de commandes était assez complet à la fin de l’été et de l’automne précédents, donc il pouvait planifier et évaluer les projets en ligne avec le marché de l’époque. Au cours de l’hiver, il s’avère que d’autres propriétaires ont vécu la même chose que nous, ce qui avait fermé les valves. Le carnet de commandes de Kevin était assez mince. Étant un homme très gentil (et honnête), il s’est penché au-dessus de notre vieux comptoir de cuisine et a joué cartes sur table.

« Je suis heureux de prendre en charge la rénovation de votre cuisine, les choses tournent au ralenti présentement », m’a-t-il dit. « En fait, vous et votre femme nous avez bien traités lorsque nous avons fait la terrasse et nous avons besoin de travail, alors je suis prêt à réduire nos tarifs et à le faire tout de suite. » Il m’a ensuite dit quelque chose dont je me suis rappelé longtemps. « Nous ferons tout le travail nous-mêmes » (heureusement, un électricien et un plombier faisaient partie de son équipe). « Cela réduira les coûts et nous pourrons contrôler l’échéancier ».

Bon, sa déclaration n’était pas exactement le Sermon sur la montagne, ni même un discours politique digne de ce nom. La plupart des gens ne se rappelleraient pas d’une discussion assez basique, bien qu’agréable à entendre, entre un menuisier local et un client propriétaire pour réduire les coûts. Vraiment facile à oublier. Un moment insignifiant.

Mais je suis moi-même entrepreneur. Je voulais donc voir s’il allait respecter ses engagements. Pour moi, il s’agissait de trois choses. Recevrais-je la mauvaise surprise plus tard lorsqu’il viendrait me « il y a eu des coûts supplémentaires auxquels nous ne nous attendions pas »? Ou livrerait-il la marchandise tel que promis? Il s’agissait donc d’un exercice de confiance. Deuxièmement, je voulais une nouvelle cuisine. Et troisièmement, ça cadrait bien avec ma nature un peu frugale. Hé, je ne suis pas avare. J’aime simplement les bonnes affaires (d’accord, on me qualifie souvent d’avare).

Au cours des semaines suivantes, la cuisine a été dépouillée jusqu’aux montants, les planchers ont été arrachés, la plomberie réacheminée et, finalement, est apparue une toute nouvelle cuisine. Super! C’était le premier électroménager neuf que j’avais et je dois admettre que j’étais comme un enfant. « Hé chérie, le frigo a un robinet d’eau froide intégré! »

Ce qui ne s’est pas produit était sans doute encore plus impressionnant. Pas de grosse facture supplémentaire. Aucun retard sur l’échéancier. Tout simplement un excellent service à très bon prix.

Donc, lorsque j’ai eu une chance, j’ai posé la « question qui tue » à mon ami l’entrepreneur (oui, lorsque vous cuisinez sur une cuisinière temporaire en peignoir et que l’entrepreneur installe la structure du plafond au-dessus de votre tête à 8 heures le soir, soit vous vous entretuez, soit vous devenez amis) : « Tu m’as fait tout un prix. As-tu fait de l’argent? »

Il a avoué que le prix était serré, mais que oui, lui et son équipe ont fait quelques dollars en cours de route. « Nous avons tous fait le travail sans sous-traitants. Cela nous a permis de planifier les choses dont nous avions besoin et nous n’avions aucun autre prix à majorer. J’ai dit aux gars qu’ils avaient un certain nombre d’heures pour tout faire. Ils l’ont fait. Nous étions tous motivés à faire le travail aussi rapidement et professionnellement que possible. Si un de mes gars avait su qu’il serait payé à l’heure, tout cela aurait été hors de contrôle ».

D’accord, c’était logique pour moi. Je les avais regardés travailler à l’occasion et l’équipe n’était certainement constituée de lâches. Pas de longues pauses, pas de temps gaspillé à bavardage, juste du travail. Comme que je suis dans un domaine similaire, je devais me demander si les mêmes économies de coûts et de temps pouvaient s’appliquer à un projet de grande envergure? Un projet où les coûts sont mesurés en millions (ou milliards) de dollars?

Il s’avère que la réponse est oui. J’ai testé cette hypothèse avec quelques-uns de nos propres projets et j’ai également demandé à un certain nombre de personnes qui travaillent dans le même domaine d’électricité que vous et moi. Le secret n’est pas de trouver les meilleures personnes, ni même de coincer l’entrepreneur pour obtenir le meilleur prix. C’est un peu plus simple que cela. La réponse se trouve dans ce que j’ai également appris en tant qu’entraîneur sportif et parent. C’est la motivation qui donnera des résultats.

Maintenant, avant de partir en courant acheter des pompons colorés et sauter dans votre prochaine réunion de gestion en chantant avec enthousiaste votre cri de ralliement favori, voici un petit conseil : NE FAITES PAS ÇA!!! Si vous le faites, vous allez passer à côté de l’occasion comme si vous aviez raté le but. La motivation est BEAUCOUP plus forte lorsque vous planifiez un projet qui sera contractuellement motivant.

Attendez, n’éteignez pas votre ordinateur! Je promets de ne pas transformer cette conférence en gestion de contrats. Ce que je veux dire? Dans la mesure du possible, vous devez bâtir vos contrats pour faire deux choses. Tout d’abord, assurez-vous que tout le monde sur le projet est motivé à livrer le produit final aussi rapidement et aux meilleurs coûts possibles. Les mots-clés ici sont « tout le monde ». Si vous payez une personne à l’heure, celle-ci sera motivée à vous vendre des heures, pas un produit final! Si vous donnez un contrat à quelqu’un pour effectuer une certaine tâche, mais que celui-ci doit attendre que quelqu’un d’autre (qui vous vend des heures) fasse ses affaires en premier, attendez-vous à ce que l’échéancier soit plus long que vous le souhaitiez. En d’autres termes, nous sommes tous motivés par les contrats que nous signons et les méthodes par lesquelles nous sommes payés. Structurez bien le contrat et votre projet sera voué à la réussite. Et ce ne sera pas de petites économies que vous réaliserez. L’industrie estime que les économies pour le propriétaire se situeraient autour de 10 et 30 %. C’est de l’argent réel, surtout lorsque le budget se chiffre en millions de dollars ou plus.

J’ai récemment fait une présentation sur ce sujet et il est étonnant de voir à quelle vitesse les gens comprennent le concept. C’est l’un de ces « c’est si simple, pourquoi n’y ai-je pas pensé ? ». Comme la roue ou l’eau courante. Ou le Clapet.

Nous sommes tous dans l’industrie pour dire que nous sommes des gens d’affaires, et je suis tout à fait d’accord. C’est aussi vrai que nous sommes dans le secteur de la motivation. Je ne parle pas du genre de « vous pouvez tout faire! » de la vidéo de motivation de Richard Simmons, mais de celle qui part de nos esprits. Comment puis-je faire de l’argent? Comment puis-je faire pour plaire au patron? Comment pourrions-nous avoir plus de contrats?

Il se trouve que les réponses sont juste devant nous. Réduisez les coûts, réduisez l’échéancier, augmentez la qualité. La vie change les choses. Demandez-vous tout simplement « Mes contrats motivent-ils les gens à faire ces choses? Ou est-ce que je les motive à faire le contraire? » Vérifiez les termes de vos contrats et vous le saurez très vite.

J’ai toujours pensé « Wow, si je pouvais tout faire ça, je serais riche! »

Et puis, mes enfants sont entrés au collège. Tant pis, un jour.

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